DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBAN 15 February 2022, VINCENT GUERRIER

Courants d'Air, DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBANCourants d'Air, DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBANCourants d'Air, DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBANCourants d'Air, DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBANCourants d'Air, DANS LE MORVAN, SUR LES TRACES DE VAUBAN
© Stéphane Jean-Baptiste, David Genestal, Hendryk Monnier

LA NIÈVRE HISTORIQUE

Le Maréchal de Vauban naît Sébastien le Prestre le 1er mai 1633 à Saint-Léger-de-Fougeret dans le Morvan. Dès l'âge de 17 ans, il sert le royaume de France et à seulement 22 ans, il reçoit son brevet d'ingénieur ordinaire du roi.
Nommé en 1678 Commissaire Général des Fortifications du royaume, il est le spécialiste incontesté des stratégies de siège, imaginant de brillants plans d'attaque et de défense des cités, motivé également par son dévouement au roi Louis XIV. Le 16 janvier 1706 il écrivait d'ailleurs, dans une lettre au ministre Chamillard : « Le Roi me tenant lieu de toutes choses après Dieu, j'exécuterai toujours avec joie tout ce qui lui plaira de m'ordonner [...».
Il élabora plus tard une conduite de siège en trois temps : occupation méthodique du terrain, utilisation judicieuse de l'artillerie et réduction des pertes humaines, préoccupation majeure de Vauban, grand humaniste et également homme de terrain.
Fondateur et père du Génie militaire, il s'éteignit à l'âge de 74 ans après quelques dizaines de sièges, centaines de villes fortifiées et milliers de kilomètres parcourus, considérant jusqu'à son dernier souffle que « Il n'existe pas de forteresse imprenable. Il n'y a que des attaques mal menées ».

 
Salle des armures, World-me-now

LA LEGENDE DU CŒUR DE VAUBAN
En 1707, lors de son inhumation, son coeur est prélevé et enseveli sous l'autel de l'église Saint Hilaire. Souhaitant le ramener à Paris, Napoléon envoie l'un de ses généraux sur place. Mais l'histoire raconte que, l'égarant en chemin, c'est après de longues fouilles jusqu'à Bazoches que la troupe le retrouva... dans une mangeoire des écuries du château ! Le transfert eu finalement lieu le 26 mai 1808 et depuis, le coeur de l'illustre ingénieur repose sous le Dôme des Invalides.

 
Chambre de Vauban, World-me-now

COUP DE FOUDRE POUR BAZOCHES
Ayant d'abord vécu à Epiry, dans la Tour portant aujourd'hui son nom, Vauban part pour Bazoches et fait l'acquisition de ce château perché à mi-hauteur de colline, révélant une vue imprenable sur le Morvan. Datant du XIIème siècle, le Maréchal y avait ajouté une aile pour protéger la cour, la surplombant de quatre canons dont deux sont aujourd'hui conservés au château bourguignon de Marcilly.

 
Bazoches © Stéphane Jean-Baptiste

L'HÉRITIER : AMAURY DE SIGALAS
Classé monument historique en 1994, les visites sont ouvertes au public depuis 1997. Le jardin à la française, les sculptures, les pièces fidèlement conservées : un parcours émouvant dont l'un des deux propriétaires et descendant direct, Amaury de Sigalas nous livre une vision intime.


Salle des armures, World-me-now

« Quand j'étais enfant, ce château appartenait à mes grands parents et j'y passais toutes mes vacances d'été. Les salons qui aujourd'hui font la joie des visiteurs sont aussi ceux qui abritent mes souvenirs : mon grand-père lisant le journal et moi à côté qui regardait la télévision... En être propriétaire aujourd'hui est un luxe et un bonheur mais c'est aussi mon lieu de travail : chaque instant est un moment de réflexion pour enrichir l'expérience des visiteurs et développer la notoriété. Une fierté tout comme celle que j'accorde à cette ascendance. A notre niveau, avec le plus d'humilité possible, nous souhaitons valoriser ce château, et c'est à travers Vauban qu'il vit. Ici, dans son cabinet d'études, il a travaillé sur la stratégie de défense du territoire, pensant et dessinant ses fortifications, imaginant ses plus grands chefs d'oeuvres, tel que Neuf-Brisach, le 3ème système de fortification et le plus abouti. Dans son petit bureau, il rédigeait ses correspondances avec le roi et ses oeuvres littéraires, notamment la dime royale, réforme fiscale d'abord applaudie par Louis XIV puis « censurée », interdiction que Vauban outrepassa par bienveillance pour le peuple. Ceci n'empêcha en rien l'admiration du roi pour ce grand homme qui bien trop souvent était son ombre. C'était aussi un soldat blessé au combat et un grand humaniste qui mettait un point d'honneur à écourter les sièges pour limiter les pertes humaines, souhaitant lutter contre la misère et participer à instaurer plus de justice. Un personnage multi-facettes qui, un jour je l'espère, sera reconnu à sa juste valeur.

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