UN MUSEE, UNE VILLE : LE MEG A GENEVE 03 April 2022, Philippe Guersan

Courants d'Air, UN MUSEE, UNE VILLE : LE MEG A GENEVE Courants d'Air, UN MUSEE, UNE VILLE : LE MEG A GENEVE Courants d'Air, UN MUSEE, UNE VILLE : LE MEG A GENEVE
© ©MEG, J.Watts-E.LaPensée

L'EXPOSITION « INJUSTICE ENVIRONNEMENTALE - ALTERNATIVES AUTOCHTONES » JUSQU'AU 21 AOUT 2022

Le MEG, Musée d'ethnographie de Genève, présente les perspectives et les savoirs et savoir-faire de peuples autochtones pour faire face aux dégradations de leurs territoires accélérées par les changements de climat.



« Cette exposition présente comment les savoirs et savoir-faire autochtones peuvent être mobilisés pour protéger l'environnement. Le MEG donne la parole à des femmes et des hommes qui nous démontrent qu'une autre relation à notre planète est possible pour autant que l'on respecte leurs droits fondamentaux », explique Carine Ayélé Durand, conservatrice en chef et curatrice de projet.


Coiffe cérémonielle, Iban (Dayak) Malaisie, Sarawak 20e siècle ©MEG, Johnathan Watts-2

L'exposition « Injustice environnementale - Alternatives autochtones » se veut un espace pour écouter la voix des peuples autochtones et tisser avec eux un futur commun. Cet avenir s'appuyant sur les valeurs du soin, de la protection, de la réparation, du respect et de la responsabilité à l'égard de notre environnement.


Calebasse, Afrique de l'Ouest, Sénégal ? Apportée ou conçue par l'un-e des figurant-e-s du Village noir de l'Exposition nationale suisse à Genève, en 1896, 19e siècle ©MEG, Johnathan Watts

Ts'msyen d'Alaska, Amazighs du Maroc, Anishinabeg des États-Unis et du Canada, Samis de Fenno-Scandinavie, Māori de Nouvelle-Zélande, Maasaï du Kenya et de Tanzanie, Aïnous du Japon, Insulaires des Îles Marshall, Kali'na de Guyane, partout dans le monde, près de 500 millions d'autochtones défendent leurs droits face à l'injustice environnementale qui menace leur économie, leur santé et leurs cultures.

Les peuples autochtones sont particulièrement vulnérables en raison de leur étroite dépendance à leur milieu naturel pour leur culture, leur santé et leur subsistance. Ces communautés ont un rôle important à jouer dans la recherche d'alternatives, grâce à leurs savoirs et savoir-faire ancestraux qui se révèlent particulièrement efficaces pour la protection de la biodiversité, des sols, de l'eau et des écosystèmes.

Masque du saumon Amiilgm Sm'ooygit Hoon par Gyibaawn Laxha - David R. Boxley (1981-) Ts'msyen Etats-Unis, Alaska 2020 ©David R.Boxley

L'exposition donne la parole à ces femmes et ces hommes qui veulent faire valoir leurs droits collectifs à contrôler leurs territoires. Le parcours s'articule autour de la situation politique, géographique et sociale de peuples autochtones dans le monde d'aujourd'hui. Il montre comment ils proposent de modifier la relation avec les écosystèmes pour faire face aux dégradations de l'environnement accélérées par le changement climatique. L'exposition présente la façon dont ces communautés répondent à ces enjeux à travers une éthique du soin et une culture de la réparation. Le parcours expose la manière dont ces peuples s'appuient sur leurs droits fondamentaux pour résister face à l'injustice environnementale, protéger leurs territoires et transmettre leurs connaissances aux jeunes générations.

Sac pieuvre gwe'elm hats'ald par Mangyepsa Gyipaayg - Kandi McGilton (1985-) Ts'msyen Etats-Unis, Alsaka 2020 ©Kandi McGilton

À travers des biographies et des témoignages vidéo, au moyen d'installations artistiques et de cas d'étude concrets, on nous emmène de l'Alaska à la Micronésie en passant par la Malaisie, le Japon ou le Maroc. Cinq artistes, chercheurs, chercheuses et activistes autochtones provenant des États-Unis, de Guyane et de Norvège ont été invité-e-s à créer des oeuvres spécifiques pour le MEG. David R. Boxley, Gavin Hudson, Kandi McGilton, Ti'iwan Couchili et Máret Ánne Sara portent un regard sensible sur leurs territoires, leurs histoires et leurs communautés, et nous interpellent sur la relation que nous entretenons avec nos écosystèmes. De nombreux autres artistes ainsi que des institutions en Suisse et à l'étranger ont également prêté des créations contemporaines provenant du Canada, des USA, des Îles Marshall et d'Australie.


Land Water (Terre eau) par Margaret Orr (1962-), Cri, Canada, Québec, Eryou Istchee, Chisasibi 2018 ©Magaret Orr

Le MEG (Musée d'ethnographie de Genève) est une institution publique, fondée en 1901, dont le premier directeur fut Eugène Pittard, anthropologue genevois (1867-1962). Le Musée a comme mission de prendre soin et de mettre en valeur avec les porteurs de cultures concernés des objets conçus et utilisés par les peuples à travers l'histoire du monde. Il abrite une collection de plus de 75 000 objets et sa bibliothèque offre plus de 70 000 documents sur les peuples du monde.
Le Musée possède une collection unique d'enregistrements musicaux, les Archives internationales de musique populaire (AIMP), qui comporte plus de 20 000 heures de musique et dont la collection rassemblée par Constantin Brăiloiu entre 1944 et 1958 en constitue la base avec plus de 3000 enregistrements historiques. L'exposition permanente est gratuite et présente plus d'un millier d'objets issus des cinq continents. Le MEG offre en plus de sa collection permanente et de ses expositions temporaires, un programme de médiation culturelle et scientifique, des concerts, des cycles de cinéma et de conférences ainsi que des spectacles.
Depuis novembre 2014, les collections du MEG sont mises en valeur dans un nouveau bâtiment conçu par le bureau zurichois Graber & Pulver Architekten sur le site qu'il occupe depuis 1941.


Act Now, Photographie prise lors de la manifestation des étudiant-e-s contre le réchauffement climatique ©MEG, Johnathan Watts

Musée d'ethnographie de Genève
Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h
www.meg-geneve.ch