INTERVIEW EXCLUSIVE, PATRICK BRUEL PARLE DE SES AUTRES PASSIONS 27 November 2020, Nicole Korchia

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© ©Sandrine Gomez

PATRICK BRUEL : « VIVRE PRES DE LA TERRE ME REND HEUREUX »

Juste avant la sortie de son CD DVD live et de son nouveau film Villa Caprice, Patrick Bruel nous a accordé une interview exclusive pour le prochain numéro du Magazine Courants d'Air.


© Sandrine Gomez

Plus de 30 ans après notre première rencontre et après des dizaines de reportages réalisés ensemble aux quatre coins de France et d'ailleurs, j'ai pris plaisir à le retrouver, aussi passionné,  curieux et enthousiaste qu'à ses débuts. Parce qu'il est comme ça Patrick Bruel. Lorsqu'il fait quelque chose c'est toujours à fond. Lorsqu'il en parle, c'est toujours avec des étoiles dans les yeux. Et franchement, cela fait un bien fou de voir avec quelle fraicheur il poursuit son incroyable parcours d'artiste et démarre de nouvelles aventures loin de sa zone de confort.
Rencontre avec un amoureux de la terre, des vignes, des oliviers et des ruches qui ne cesse de nous surprendre et de nous embarquer dans son monde…

Voici quelques extraits de notre longue interview, la suite à découvrir prochainement…

 
Depuis quelques années tu partages ta vie entre Paris, Los Angeles et le Domaine Leos, près de l'Isle -sur-la-Sorgue où tu cultives une merveilleuse huile d'olive. D'où vient cet attachement à la terre ?
J'ai toujours aimé la Provence. Et nous avons acheté cette maison en 2007 car nous voulions que nos enfants aient des racines dans une maison de famille. Pour quelqu'un qui a été déraciné comme moi, puisque j'avais 3 ans lorsque nous avons quitté l'Algérie, j'étais certainement à la recherche d'un point d'ancrage. La Provence est la région qui se rapproche le plus du méditerranéen français que je suis. J'y ai trouvé beaucoup d'équilibre.

Leos un nom très symbolique…
Oui, c'est la contraction des prénoms de mes fils : Léon et Oscar. J'aime les voir avec leurs copains dans cette maison qui vit. J'aime savoir qu'ils s'intéressent à notre huile d'olive et qu'ils voient les résultats que l'on peut obtenir lorsque quelque chose est bien travaillé. Et à quel point le succès peut être jubilatoire. Mais je veux aussi qu'ils comprennent que parfois c'est long et complexe. Ce domaine me touche beaucoup car auparavant je n'ai jamais eu de maison. J'y ai compris le bonheur que c'était de vivre près de la terre.


© François Millo

Comment est née l'Huile H de Leos ?
Lorsque nous sommes arrivés sur ce domaine il y avait des terres, quelques oliviers, mais pas de destinée particulière. Comme je suis un amoureux de l'olivier j'en ai régulièrement planté et de fil en aiguille on est passés de 50 arbres à 100, 500, 1000 puis plus de 3000 aujourd'hui. Au début on a fait cinq bouteilles d'huile d'olive juste pour nous, puis je suis allé chercher des spécialistes, choisis par instinct, en me disant qu'on pouvait vraiment faire quelque chose de beau ensemble. On s'est donné du temps pour atteindre le niveau souhaité, on a beaucoup travaillé avant de se lancer. Et aujourd'hui nous sommes très heureux de voir que cette petite équipe artisanale de quatre personnes, arrive à s'élever.

Au point de remporter des concours.
L'Huile H de Leos a gagné 21 médailles en 4 ans. C'est complètement fou parce qu'elle a vraiment été faite à l'instinct et seulement par passion. Je n'ai jamais eu le grand fantasme de la propriété. Mais là je suis chez moi et j'aime planter un olivier, me dire qu'il poussera, donnera des olives, puis une huile qui arrivera sur une table et régalera les gens. Cela me rend vraiment fier et content. Je suis devenu un véritable passionné de l'huile d'olive.

C'est important aussi de faire rayonner le Made in France, d'agir comme tu le fais en donnant les moyens à des artisans de transmettre leur savoir-faire.
Oui, Cela me fait très plaisir de pouvoir être l'un des vecteurs de ce Made in France,  et d'arriver avec notre formidable savoir-faire français à faire une huile qui soit compétitive sur les concours européens face aux grandes huiles espagnoles, italiennes ou portugaises. Aujourd'hui, d'Alain Ducasse à  Guy Savoy, Joël Robuchon,ou Gilles Goujon, des chefs qui sont au summum de l'art gastronomique français saluent notre huile et j'avoue que leurs compliments que nous avons retranscrits sur le site du Domaine de Leos m'emmènent très haut et me transportent.  


© François Millo

As-tu fait revivre ce domaine avec une forte conscience environnementale ?
L'avantage de la terre de ce domaine c'est qu'on n'y a rien cultivé pendant 50 ans. Aussi, je la fais revivre et s'épanouir mais à partir de très bonnes bases. C'est une terre sans pesticides sans engrais, où tout est bio aux alentours. Et même nos abeilles ne vont pas butiner n'importe où ! Lorsqu'on s'attaque à la culture, et qu'on peut ne pas se focaliser sur le rendement, il serait dommage de ne pas aller dans le sens de la préservation de l'environnement. Mon cahier des charges est basé sur le beau, le bon, le respect de la terre et du savoir-faire.
Donc, même si je  ne suis pas avec un porte-drapeau j'ai une forte conscience écologique et dans mon quotidien je souscris à toutes les règles écologiques de base qui sont en notre pouvoir.  Et il y en a beaucoup que l'on peut facilement intégrer et aussi inculquer à nos enfants. D'ailleurs cela m'a toujours touché de voir mon fils a 4 ou 5 ans nous faire remarquer que parfois on laissait un peu trop couler l'eau. Tous ces éco-gestes qu'ils apprennent à la maison ou ailleurs  sont très importants pour l'avenir.

En tout cas ce domaine et cette huile d'olive semblent t'apporter énormément de plaisir...
Oui, aujourd'hui nous ne gagnons pas d'argent avec cette huile d''olive,  mais ce qui n'a pas de prix, c'est le bonheur d'entreprendre. Le bonheur de prendre son raisin dans les mains, de me promener dans les champs d'oliviers et de regarder grossir mes olives. Cette sensation est incroyable. On va bientôt faire notre miel aussi, car j'ai 14 ruches qui m'ont été offertes le 14 mai pour mon anniversaire. Il y a aussi des champs de lavande et tout cela me rend très heureux.

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